- béatilles
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⇒BÉATILLES, subst. fém. plur.A.— RELIG., vieilli. Petits objets de dévotion (chapelets, agnus, etc.) confectionnés par des religieuses ou des tertiaires dites béates. Boîtes de béatilles :• 1. ... On conservait [dans la chapelle de Notre-Dame du Val] certains reliquaires et d'importantes béatilles.J. DE LA VARENDE, Monsieur le Duc de Saint-Simon et sa Comédie Humaine, 1955, p. 28.B.— P. ext. et plaisant.1. GASTRON. Menues viandes ou mets délicats (crêtes de coq, ris de veau, champignons, etc.) dont on garnit les pâtés ou que l'on sert à part. Tourte, assiette de béatilles (BESCH. 1845); ragoût de béatilles (MONT. 1967).— P. métaph. Menus accompagnements, petits détails :• 2. ... les documents qu'il recèle [Là-bas] sont, en comparaison de ceux que j'ai omis et que je possède dans mes archives, de bien fades dragées, de bien plates béatilles!HUYSMANS, À rebours, 1884, p. XII.2. COSTUME (Moy. Âge). ,,Toiles de coton claires et crêpées, répondant parmi les mousselines aux noms modernes de tarlatanes et d'organdis`` (GAY t. 1 1887).Prononc. Dernière transcr. dans DG : bé-à-tiy'. (Prononc. avec yod également dans LAND. 1834 et BESCH. 1845; avec [
] mouillé dans FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, GATTEL 1841, NOD. 1844 et LITTRÉ). Étymol. et Hist. 1. 1492 « ouvrage de béates, menus travaux que font des religieuses » (Tresorerie d'Anne de Bret., A.N. KK 83, f° 54 dans GDF. Compl. : A Jacques Lorignieres, varlet de chambre et joueur de manucorde de lad. dame, 70 L. t. pour l'achapt de plusieurs beatilles); 2 ca 1500 p. méton. « agréments de la coiffure des dames » (Les pardons de S. Trotet dans GAY : Demoiselles pour paroistre gentilles Portent ennuyt de si justes coquilles, Qu'il semble advis qu'elles soient descoeffées Et par dessus ont belles beatilles Couvertes d'or et de pierres subtiles); 3. 1585 « petites choses » « friandises » (CHOLIÈRES, 4e Ap. Disnee, p. 133 dans HUG. : [...] au Bureau de nostre Academie se rencontrerent deux personnes qui ... n'estoient point rassassiées, ou, si elles l'estoient, elles nous apprirent bien qu'elles ne se contentoient de menues beatilles); spéc. 1680 art culin. (RICH. : Béatilles. Toutes sortes de petites choses délicates qu'on met dans les pâtez, dans les tourtes, comme sont les crêtes de coq, des ris du veau etc.). Dér. de béat1; suff. -ille. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. Rem. lexicogr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 358.béatilles [beatij] n. f. pl.ÉTYM. 1492; t. de modes v. 1500; de béat.❖♦ Vieux.1 Ouvrages, menus objets confectionnés par les religieuses (→ Béates).2 (1680). Vx. Petits abats (crête de coq, ris de veau, foie…), végétaux (champignons) dont on garnit les pâtés, les vol-au-vent.1 (Phébus) n'a pas mangé de meilleurs pâtés de béatilles que ceux dont j'ai tâté tantôt (…)3 Fig., littér. Petits détails. ⇒ Broutilles.2 (…) cette passion des béatilles, se retouve dans toute son œuvre (de Suso).Huysmans, En route, p. 355.
Encyclopédie Universelle. 2012.